Moi qui ne suis qu’un piètre latiniste, ancien mauvais élève, j’ai souvent été frappé par l’importance des monosyllabes en latin. Il y a des études qui ont été faites sur le sujet, mais je ne les ai jamais rencontrées. Jamais vraiment cherchées non plus et d’ailleurs, je ne saurais pas où chercher. Par exemple, « Nox » la nuit. « Rex » le roi. « Lex » la loi. « Lux » la lumière. « Dux » le chef. « Pax » la paix. Ce sont les principes qui fondent notre monde et son organisation. J’entends d’ici les esprits mal tournés dire et sexe ? Et bien non ! « Sex » en latin, c’est le nombre six , deux fois trois, et pas autre chose ! Alors, l’étymologie de sexe ? D’après Alain Rey, dans le « dictionnaire historique de la langue française », ce serait le latin secare, couper. C’est Freud qui est content ! Couper parce que le sexe partage l’espèce en deux, mâle et femelle. Il n’y a pas que les mots en X. Par exemple, « os » qui est la bouche en tant qu’organe de la parole. Etc. Mais en fait, je m’intéresse ici à un mot bien connu qui est une des bases, sinon la base, de notre civilisation et de notre culture : « ars », qui a donné art et bien sûr artisan et artiste. Le premier sens en latin est, dit mon fidèle dictionnaire, la façon d’être ou d’agir, naturelle ou acquise, bonne ou mauvaise. L’art et la manière…Quand je dis que c’est une chose essentielle ! Tous connaissent l’importance de cette manière d’être, bonne ou mauvaise, qui donne du piment à notre vie et qui fait le bonheur de certains et le malheur d’autres, mais qui ne laisse personne indifférent quoique ses ramifications innombrables ne soient pas toujours perçues consciemment. Cela m’amène à une question que je me pose chaque fois que je regarde une œuvre d’art : Comment l’artiste, peintre ou sculpteur ou orfèvre ou quelque soit sa technique, choisit-il son sujet ? Comment a-t-il été amené à choisir ce paysage plutôt que celui d’à côté, ce coucher de soleil et non ce lever de lune, ce cheval dans son pré et non ce lapin, cette nature morte et non une autre, et encore plus difficile, l’art abstrait ? Cet enchevêtrement de formes, de couleurs et non un autre ? Je sais, par mes questions et mes lectures, qu’il y a différentes sortes d’artistes. En particulier, il y a ceux qui ont l’œuvre complète dans la tête avant de préparer le matériel. Il y a ceux qui au contraire commencent au hasard et se laissent guider par la matière. Et je sais qu’il y a des artistes qui peignent ce qu’ils voient, ou qui sculptent ce qu’ils voient, mais qui ont une vision différente de celle du commun. Et c’est justement cette vision différente dont ils ne sont pas forcément conscients d’ailleurs, qui les incitent à « reproduire » ceci plutôt que cela Mais cela n’explique rien. Bien sûr, il y a les commandes. Cela oblige à un sujet, même si cela laisse libre de la façon de le traiter. Les commandes étaient certes importantes jadis. Mais elles le sont beaucoup moins aujourd’hui, du moins je le penserais. Alors ? L’inspiration. Voilà le grand mot lâché. D’où vient l’inspiration ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est ? Alain Rey écrit que c’est à l’origine le souffle divin, souffle créateur mais que le mot ne s’utilise que dans un sens religieux pendant de nombreuses années. Ce n’est que vers le 18ème siècle que le mot prend le sens de création artistique, devient synonyme de « muse ». Donc, c’est la muse qui est responsable de toutes ces œuvres ? Mais quelle muse ? Qui est la muse de la peinture ? Laquelle des neuf sœurs ? Nous savons qu’il y a Calliope, muse l’éloquence et de la poésie épique, Clio, muse de l’histoire, Erato de l’art lyrique, Euterpe de la musique, Melpomène de la tragédie, Polymnie de la rhétorique, Terpsichore de la danse, Thalie, de la poésie pastorale et enfin Uranie de l’astronomie. Ces attributs ont évolué avec le temps. Mais elles sont avant tout filles de Mnemosyne, la mémoire et on comprend alors que leur domaine soit celui de l’oreille et du temps, de l’écoulement, du discursif. Les arts qui sont du domaine de l’œil, de l’espace, de la compréhension immédiate, leur échappent. Mais l’inspiration, si ce n’est pas une muse ? Qui invoquer ? Il y a bien sûr Saint Luc, patron des peintres. Mais il a gagné cette fonction en réalisant la première icône, le premier portrait de la Vierge, dit-on. Est-il pour autant l’inspirateur des peintres et des sculpteurs donc les sujets sont bien souvent profanes et même très profanes ? Je crois qu’il faut invoquer tout simplement l’intuition. L’inspiration, c’est l’intuition. C’est possible, non ?
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
AVIS!
Voici des petites histoires, des contes et une histoire plus longue qui est pour moi un succès en ce sens que je n’arrivais pas à écrire autre chose que des courtes histoires. ArchivesCatégories
Tout
|