Alexandre Dumas rapporte que le général Monk était un homme réfléchi. Quand on lui disait bonjour, il réfléchissait douze heures et finissait par dire bonsoir, ce qui faisait crier au miracle parce que ça tombait juste.
Socrate devait être du même genre. Vous lui disiez : - « Il fait beau », sans penser à mal et c’était parti : - « Quand tu dis “il fait”, où est l’action et qui l’accomplit ? Qui fait quoi ? » Quel chieur, vous vous dites, mais vous êtes poli, ça lui fait plaisir et puis c’est son fond de commerce, vous n’allez pas lui casser sa baraque ! Donc vous répondez poliment : - « Tu as raison, c’est un abus de langage, il faudrait dire il est beau, c’est un état et non une action. » Et il te répond : - « Très bien, mais qu’est-ce qui est dans l’état de beau ? » Et vous dites : - « Le temps, pauvre con ! » (Vous commencez à être sérieusement agacé. Heureusement il y a le respect dû à Socrate que vous confondez un peu avec Diogène et son tonneau, sinon...) Et il vous dit : - « Mais le temps s’écoule, il est impossible de le saisir, le présent est déjà du passé. Comment quelque chose d’insaisissable pourrait-il être beau ? Et d’ailleurs qu’est-ce que le beau ? Parce que si c’est l’harmonie, c’est-à-dire l’équilibre… » Et vous dites : - « Un coup de ciguë pour le monsieur, vite, c’est ma tournée ! » Et bien, nos hommes politiques, c’est exactement l’inverse ! Vous vous déguisez en journaliste, c’est pas difficile, vous tenez un micro et vous regardez la caméra, et vous leur posez une question, n’importe laquelle, de toute façon, avant que nous n’ayez ouvert la bouche ils ont commencé à répondre ! C’est du tout cuit ! Et en ce moment, c’est le Front National à toutes les sauces. Il faut dire que c’est un nom bizarre pour un parti ou même pour autre chose d’ailleurs ! Moi, ça me rappelle Ivanhoé : on y rencontre, je crois bien, Reginald Front-de-Bœuf. C’est bien la même histoire avec la belle Rébecca qui est baisée à la fin, et le templier hypocrite et sournois, un peu Maigret, Brian de Bois Guilbert... Mais depuis que j’ai appris que Ivanhoé se prononce Aïvanhô, Brian c’est « Braillant » et même Hugh, que je croyais que c’était comme le salut du chef indien et bien pas du tout, c’est « You » ! Ceci dit, nos hommes politiques n’ont vraiment rien à faire : Ils ont légiféré sur le genre des titres de fonction, l’Académie française ne suffisant plus à dire le français. (Je suppose que les tribunaux continuent à dire le droit ou est-ce que les politiciens s’en mêlent aussi ?) Ils ont fait un décret pour décider que les titres se mettraient au genre de celui qui les occupe : la ministre, la plombier, la boucher, la président de la République ! Tout ça parce que les terribles bonnes femmes les ont convaincus et qu’ils se sont dit mieux vaut leur donner un bout d’os à ronger que la bonne viande que nous allons garder ! Et pensez aux frais : chaque fois que l’occupant change de sexe, il faut refaire tous les documents ! Et est-ce légal ? Si la constitution dit que telle chose doit être faite ou signée par exemple par le ministre du saut à l’élastique et que c’est la ministre qui signe en tant que la ministre ? Il faut changer la constitution et prévoir que le décret sera signé par la ou le ministre du saut à l’élastique ! Vous voyez les demandes d’annulation devant la ou le Conseil d’État ! Moi, je pense qu’on devrait supprimer le masculin. Ça ne me troublerait pas du tout ! Je n’ai pas vraiment besoin du genre des mots pour savoir où j’en suis. Suffit de voir s’il y a du vent ! Et puisque même « virilité » est du féminin !!!
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Préface
Gentil lecteur, mon ami, mon frère, gentille lectrice, mon amie, ma sœur, ce livre, m’ont dit les éditeurs, n’est pas publiable. ArchivesTitres
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